Déclaration du Séléka CPSK-CPJP-UFDR du 12-12-12





DECLARATION du Séléka CPSK-CPJP-UFDR
Relative à la situation politico-sécuritaire en vue d'une sortie de crise

Conformément à la philosophie politique de l'Accord militaire stratégique du 20 août 2012 entre la CPJP du Général Noureldine Adam et la CPSK du Général Mohamed-Moussa Dhaffane, à laquelle s'est librement adhérée l'UFDR de Monsieur Michel Djotodia, résultat des négociations constructives entre les deux Présidents de la CPJP et de l'UFDR, et,
Dans le cadre de la mise en œuvre dudit Accord, Les opérations militaires entamées le 17 septembre 2012 à Damara n'ont pas arrêté de se poursuivre par, entre autres, l'incursion de Kabo du 27 novembre 2012, jusqu'aux récentes prises des villes de Ndélé, Sam Ouandja et Ouadda. Il n'est pas inutile de préciser que le Séléka CPSK-CPJP-UFDR est actif et opérationnel sur tous les plans sous la Haute coordination des principaux responsables des mouvements signataires. C'est ici le lieu de lancer un appel formel au Général Abdoulaye Miskine Koumtamadji de remettre en œuvre dare-dare les termes de l'Accord du 30 novembre 2009 entre le FDPC et la CPJP toujours en vigueur en se joignant formellement à cette nouvelle alliance politico-militaire.
De primes abord, le Séléka rappelle à tous que le gouvernement du Général François Bozizé s'est toujours évertué à vouloir décapiter les partis de l'Opposition armée de leurs Chefs fondateurs pour parler avec des interlocuteurs malléables afin de leur faire signer des accords bidon à sa guise. Ce à quoi les parties ayant adhéré à l'Accord du 20 août 2012 ont opposé un refus catégorique. L'Histoire ne changera pas. Les fondateurs sont et resteront les fondateurs.
Nous respectons notre Peuple, vaillant et fier. Nous sommes aussi reconnaissants et redevables aux différents partenaires de notre pays pour leurs contributions combien nécessaires au développement de notre Nation, en l'occurrence la France, la Communauté Européenne, les Nations Unies à travers le BINUCA, les Etats Unis d'Amérique, la Chine, la CEMAC, pour ne citer que ceux là.
Cependant, quelque soit leur expertise et leur bonne volonté ainsi que les moyens déployés, ils ne pourront pas suppléer les Centrafricains dans leur quête de paix, de sécurité et de développement économique. C'est pourquoi, le gouvernement est le seul RESPONSABLE de l'échec de tous les efforts fournis par nos partenaires et leur accompagnement assidu pour solutionner le conflit politico-militaire qui asphyxie notre économie et fragilise la stabilité institutionnelle de notre pays. Même l'Opposition démocratique et la Société civile sont considérés par le Pouvoir comme des ennemis à abattre. Comment résoudre alors nos problèmes dans une telle ambiance de suspicion ?
Aujourd'hui, notre intime conviction est que personne ne peut connaître mieux que nous-mêmes les réalités de chez nous, car nos problèmes proviennent justement de nos mauvais actes de chaque jour :
l'exclusion et le mépris, le clientélisme et le tribalisme, le Chef de l'Etat, son épouse, ses enfants et leurs parents et amis sont tous des députés et des bailleurs de fonds et administrateurs de sociétés d'affaires, sans oublier la spoliation des biens des Centrafricains par les autorités gouvernementales qui sont pourtant sensées les protéger – "l'incendie sort de l'eau" -, cela a créé le soupçon, la frustration et la colère chez les victimes que nous sommes. Cette colère non exorcisée est devenue révolte intérieure, puis rébellion armée.


Cette mal gouvernance est de nature à perpétuer le conflit ou à en créer. les exemples sont légende. Un gouvernement républicain, ça se met en dehors des clivages, et ça résout les problèmes de la société. Ce n'est pas une affaire de famille pour que l'on se retrouve le soir autour du feu...
En un mot, l'appréciation décalée de la situation politico-sécuritaire du pays par le gouvernement nous conduit chaque fois dans une dynamique de perpétuation du conflit armé. Les erreurs du passé ne servant plus à rien, l'attitude des Autorités de Bangui ne nous surprend finalement guère. Considérez tout simplement que pour avoir mal jugé la mise à l'écart forcée par emprisonnement du Président fondateur de l'UFDR, et pour avoir mal abordé la question de la CPJP concernant les négociations de paix, le gouvernement a fait naître la CPSK, et pour n'avoir pas apprécié à sa juste mesure la soudaine mise en garde du Discours politique du 21 juin 2012, ce même gouvernement a passivement autorisé les attaques de Sibut, Damara et autres. Or, le Pouvoir de Bangui sait pertinemment que l'intelligence qui anime le Séléka CPSK-CPJP est celle-là même qui a fondé et promut la CPJP, et non le groupuscule avec lequel il a signé un soit disant accord de paix. Soit !
Eu égard à ce qui précède, le Séléka CPSK-CPJP-UFDR, pour faciliter une sortie de crise et abréger les souffrances des populations civiles dépassées par la pauvreté imposée par la mal gouvernance de Bangui, rend publics les motifs essentiels et les revendications qui motivent les hostilités avec le Pouvoir de Bangui. Ils se présentent comme suit :
§  Le respect de l'Accord de Birao et entre le Gouvernement et l'UFDR,
§  Le mise en œuvre  concertée des recommandations et conclusions du Dialogue Politique Inclusif (DPI)
§  La mise en place d'une commission d'enquête indépendante sur les circonstances de la disparition du Colonel Charles Massi de la CPJP et de Monsieur Hassan Ousman du MNSP, et pour élucider celles de l'accident de Maître Goungaye Wanfiyo Nganatoua et bien d'autres victimes de cette même barbarie gouvernementale,
§  La régularisation des 15 millions de francs CFA par combattant selon l'accord conclu avec le Général François Bozizé afin de laver la Dignité centrafricaine de ce genre de revendications malencontreuses mais tout de même légitimes,
§  Le versement sans condition de la somme négociée d'un million de francs CFA par combattant, somme débloquée mais encore détenue en partie par le Ministre délégué à la Défense, Jean Francis Bozizé,
§  La restitution inconditionnelle des diamants et or, argent liquide et autres biens spoliés par le gouvernement en 2008,
§  La libération de tous les prisonniers politiques tant en Centrafrique qu'à l'étranger,
§  L'ouverture d'une commission d'enquête indépendante sur les crimes odieux de guerre et crimes contre l'Humanité perpétré par un détachement de la Garde présidentielle sur des populations civiles au village "Zakoumba" ou Soukoumba  et l'incendie des maisons d'habitation ainsi que la mosquée centrale d'Akroub-soulback dans le Bamingui Bangoran,    
§  Le retour sécurisé et la liberté de circulation assurée à tous les compatriotes opposants armés ou non armés forcés à l'exile,   
§  L'arrêt des harcèlements exercés sur les opposants et leurs parents.

Enfin, le Séléka CPSK-CPJP-UFDR est prêt à encourager le retour de la paix dans leurs zones d'influence si le gouvernement consent à débattre des questions ici soulevées. Dans le cas contraire, sans démagogie ni hypocrisie, le Séléka se fera le devoir de tout mettre en œuvre, contre la morale démocratique, pour changer, tôt ou tard, ce régime de prédation nationale qui ne fait rien pour ramener la justice et la paix dans le Foyer centrafricain. Trop c'est trop ! 

Fait le 12 décembre 2012

LES SIGNATAIRES, CHEFS DE PARTIS :
1.    Monsieur Michel Djotodia, Président de l'UFDR
2.    Général Noureldine Adam, Président de la CPJP Centrafrique
3.    Général Dhaffane Mohamed-Moussa, Président de la CPSK Wakodro


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